L'amour : Une Quête Intérieure

Ah, l'amour. Ce mot qui glisse entre les doigts comme du sable fin, laissant une vague sensation d'avoir eu quelque chose d'important, mais quoi, exactement ? Me voici, pensant à voix haute, comme si le papier était un confident silencieux, de ceux qui ne jugent ni le tremblement de la voix ni l'hésitation de la pensée.

Amour... une double syllabe, un écho qui résonne dans la poitrine, parfois comme une cloche festive, d'autres fois comme un murmure lointain, presque oublié.

C'est amusant comme on cherche des définitions, comme s'il était possible d'emprisonner dans des mots cette chose fluide, changeante.

Puis vient l'amour romantique. Quel labyrinthe ! Une construction faite de regards furtifs, de mots chuchotés, de silences chargés de signification. Ce premier contact, l'électricité parcourant la peau, la sensation vertigineuse que le monde se résume à cet instant, à cette personne. C'était une recherche incessante du miroir dans l'autre, l'illusion de complétude, comme si nous étions des moitiés errantes trouvant enfin leur emboîtement parfait. Quelle douce erreur ! La complétude réside en nous, et l'autre arrive pour déborder, pour ajouter, non pour combler un vide.

Et les absences ? Ah, les absences sont aussi une forme d'amour, paradoxalement. Le manque que l'on ressent est la preuve de la présence qui a marqué. Un trou dans le temps, un écho de rires, une odeur qui persiste dans la mémoire. Aimer, c'est aussi apprendre à gérer le départ, le détachement, la certitude que rien n'est éternel, excepté peut-être le regret.

Aujourd'hui, l'amour pour moi se pare d'autres couleurs. C'est la complicité silencieuse avec un ami de longue date, le respect de l'individualité de l'autre, la joie sincère de voir l'autre s'épanouir, même de loin. C'est une acceptation des imperfections, des manies, des ombres que chacun porte. Il ne s'agit plus d'idéaliser, mais d'accueillir l'humanité dans son entièreté, avec ses beautés et ses fragilités.

Je sens que l'amour est un verbe, plus qu'un substantif. C'est l'action, c'est le choix, c'est la livraison constante. C'est arroser la plante, même quand les fleurs semblent fanées. C'est tendre la main, même quand l'autre se montre rétif. C'est faire confiance, même quand le doute murmure à l'oreille.

Et l'amour-propre ? Ah, c'est le fondement de tout. Comment pouvons-nous offrir à l'autre quelque chose que nous ne cultivons pas en nous ? C'est dans le miroir de l'âme que nous trouvons la première étincelle de ce sentiment vaste. Accepter nos cicatrices, célébrer nos réussites, pardonner nos erreurs. Aimer sa propre solitude, son propre silence, sa propre danse imparfaite.

L'amour a de nombreux visages, de nombreuses langues. Il parle à travers un regard prolongé, un toucher doux, un sourire complice. Parfois, il se manifeste dans un silence qui réconforte plus que mille mots. C'est l'art d'être ensemble sans se fondre, de partager le voyage sans perdre sa propre identité.

Je sens que l'amour est aussi une forme de vulnérabilité. Ouvrir son cœur, c'est s'exposer à la douleur, au rejet, à la perte. Mais c'est aussi la seule manière d'expérimenter la joie profonde de la connexion, de l'intimité, du soin mutuel. C'est une danse risquée, mais qui vaut la peine d'être dansée.

Être en train d'aimer, ce n'est pas sentir l'urgence de la passion, ni la mélancolie de l'absence. Il reste juste une acceptation sereine de l'amour dans ses diverses manifestations.

Je divague sur l'amour. Quel mystère insondable, cette force qui nous meut, qui nous transforme, qui nous élève et nous abat. Mais qui, au fond, est notre essence. Aimer et être aimé. Un besoin si basique, si fondamental, qu'il imprègne chaque instant de mon existence. Et ainsi, je continue à penser, à sentir, à vivre cette énigme appelée amour, avec la curiosité et la sagesse naissante de celui qui aime. Et je sais que je continuerai à aimer, d'autres manières, avec d'autres intensités, parce que l'amour, dans son infinie plasticité, est la pulsation même de la vie. C'est ainsi que je le définis : v i v r e ...

                                                                                                                                       Laura

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